Quand on examine la structure du capital des meilleurs
groupes internationaux, on est frappé par le peu de dette qu'ils supportent.
Les 35 groupes internationaux avec une capitalisation
boursière supérieure à 40 Mds d’euro
, un ratio P/B de plus de 3 (le rapport
cours/valeur comptable) et avec une forte valeur ajoutée, ont un ratio moyen
dette / EBE de 0,1. Pour Apple ce ratio est de - 1,7, L'Oréal 0,6 et Coca-Cola
0,3.
La structure du capital est d'abord et avant tout un choix
fait par les actionnaires, comme ce sont eux qui subiront directement les
conséquences. Ce choix dépendra de leur aversion au risque. Certains
investisseurs préfèrent se contenter du risque d'exploitation de la société et
ne souhaitent pas supporter un risque supplémentaire lié à la structure du
capital. D'autres, cependant, sont prêts à prendre plus de risques, allant même
jusqu'à opérer des acquisitions par emprunt.
D'un point de vue théorique, la thèse de Franco Modigliani
et Merton Miller en 1963 stipulant que « la dette permet de réduire le
coût du capital et donc de maximiser la valeur des fonds propres » a été
depuis longtemps réfutée, plus tard par eux-mêmes: Merton Miller en 1977, puis
en 1998, avec la confirmation que la valeur des capitaux employés n’est pas
influencée par la structure du capital d'une entreprise.
Par ailleurs, les études les plus récentes (Laurent Frésard,
2010) montrent que les entreprises avec des trésoreries bien gérées sont
capables de gagner plus de parts de marché face à leurs concurrents.
En guise d’exemple LVMH a pu, depuis 2008, mettre la main
sur 20% des actions Hermès, une entreprise qui a longtemps été la convoitée du
groupe français, grâce à un niveau d'endettement bien contrôlé (ratio Dette / EBE
de 0,9) et une trésorerie très positive, lui permettant d'être stratégiquement
agile.
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