L’impact des dépenses publiques aprés la crise

Les  caractéristiques de la politique budgétaire:

     La PB est la politique que met en œuvre un gouvernement pour agir sur l'économie du pays en utilisant son pouvoir de fixer les recettes de l'Etat et les priorités dans la répartition des dépenses publiques.

     Autre fois, le budget de l’Etat servait seulement à procurer des ressources à l’Etat afin d’assurer le bon fonctionnement des administrations. C’est à partir de la crise des années 1930 que les autorités économiques ont commencé à considérer le budget, ses dépenses et ses recettes, comme instrument de politique économique.
     Les analyses de l’économiste anglais John M. Keynes ont donné une justification théorique à cette idée en montrant que l’utilisation du budget pouvait influencer la demande des agents économiques.
      De ce fait, le budget de l’Etat peut donc être utilisé dans le cadre d’une politique de régulation de la conjoncture. Mais il ne faut pas oublier que cette régulation peut jouer dans les 2 sens:
      (1) Dans un sens expansionniste, lorsque l’on cherche à soutenir ou à favoriser l’activité économique (situation où le chômage est important);
      (2) Dans un sens restrictif, lorsque l’on cherche à réduire la demande des agents économiques (situation inflationniste ou déficits extérieurs importants).
      La gamme des instruments de la PB est très large car le budget de l’Etat regroupe une multitude de ressources et de dépenses possibles.
      Mais le principal instrument consiste à pratiquer un déficit budgétaire en prévoyant un montant de dépenses publiques largement supérieur à ressources prélevées sur les agents économiques.
      Cependant, avec les dépenses publiques qu’il effectue, l’Etat verse des ressources monétaires aux différents agents économiques. Alors, une augmentation des dépenses publiques accroît le montant de ces ressources et stimule la dépense des agents.
Définition des dépenses publiques :
      Les dépenses publiques correspondent aux dépenses effectuées par l’Etat, par les collectivités territoriales (communes, départements et régions) et par les organismes de Sécurité sociale.
Les typologies des dépenses publiques :
   Les dépenses publiques sont de natures diverses:
Ø   les dépenses de fonctionnement des services publics : salaires des fonctionnaires, entretien des bâtiments, etc.
Ø   la fourniture de services publics ou les aides aux entreprises (comme l’hospitalisation ou l’enseignement à titre gratuit) et les prestations en numéraire (subventions aux entreprises, allocations chômage, pensions de retraite et allocations familiales …)
Ø  les dépenses d’infrastructures ou les dépenses d’investissement : construction de bâtiments et d’infrastructures (hôpitaux publics, bibliothèques, routes,…etc.)

Les effets de la politique budgétaire:

Les effets positifs de la politique budgétaire:
Ils correspondent au mécanisme du multiplicateur développé par Keynes. Les DP représentent une composante de la demande globale (avec la consommation, l’investissement et les exportations) ; une augmentation de ces dépenses produit, grâce au mécanisme en chaine du multiplicateur, un accroissement de la production nationale)
Le miracle de Keynes :
     En 1936, l’économiste anglais John Maynard Keynes publie sa Théorie Générale de l’Emploi, de l’Intérêt et de la Monnaie. Il explique qu’en période de récession, les gouvernements doivent augmenter les dépenses publiques. Il va jusqu’à justifier des dépenses publiques improductives : celles-ci élèveront le niveau de la dépense privée par un effet multiplicateur, et les caisses de l’Etat se rempliront toutes seules pour payer ces dépenses, via l’impôt.
Le multiplicateur keynésien :
    Lorsque l’Etat injecte dans l’économie des ressources supplémentaires (il peut décider d’augmenter les DP par exemple), celle-ci créent une demande nouvelle pour les Entreprises, demande qui engendre une production supplémentaire, celle-ci à son tour est l’occasion d’une distribution de revenu nouveaux, ce qui augmente encore la demande,…etc. le multiplicateur décrit ainsi des mécanismes en chaine à l’issue  desquels une injection de revenu dans l’économie a provoqué un accroissement beaucoup plus important de la production.

Les effets négatifs de la politique budgétaire :
  1. Il y a ceux qui sont lié à l’ouverture des économies aux échanges internationaux. Une politique de relance économique fondée sur un déficit budgétaire risque de favoriser les E/ses étrangères. Les nouveaux revenus distribués enclenchent le mécanisme du multiplicateur au profit des seuls agents économiques étrangers.
  1.  Les effets qui correspondent au problème du financement du déficit budgétaire, s’il est financé par création monétaire, il y a un risque d’inflation, s’il est en revanche financé grâce à des emprunts auprès des agents économiques, se pose le problème de l’effet d’éviction qui est un phénomène conduisant l’activité du secteur public à supplanter celle du secteur privé.
  1. Et finalement, ceux concernant le problème de la dette. Plusieurs années de déficit budgétaire peuvent conduire à une accumulation de la dette publique (en cas de financement par l’emprunt), un risque important apparait alors, celui d’un « effet boule de neige » de la dette. Il s’agit du cercle vicieux suivant: ‘’une dette importante implique le versement d’intérêt considérable aux épargnants créanciers de l’Etat, le poids de ces intérêts qui sont une charge, c’est-à-dire une dépense du budget aggrave le déficit et conduit à un nouvel endettement publique qui à son tour conduira à un niveau d’intérêt encore plus important…’                                                                 
  1. Les dépenses de fonctionnement
  1. Les dépenses d’investissement
  1. Les dépenses relatives à la dette publique
  1. Les dépenses d’investissement


Les dépenses publiques après la crise
 La crise bancaire et financière de 2007-2009 s’est progressivement transformée en crise des dettes publiques. Dans tous les pays de l’OCDE, la crise financière a profondément creusé les déficits publics puisque les Etats ont dû venir au secours des institutions financières défaillantes, ont dû soutenir l’activité par des mesures de baisses d’impôt et de hausse de dépenses publiques.
Et surtout ont enregistré de fortes baisses des recettes fiscales et des hausses d’indemnisation du chômage en raison de la chute de l’activité et, dans certains pays, de l’effondrement des bulles financières et immobilières. Pour l’ensemble des pays de l’OCDE, le déficit public est passé de 1,2 % du PIB en 2007 à 7,9 % en 2009 ; la dette publique nette est passé de 38 % du PIB en 2007 à 58 % en 2010 (la dette brute passant de 73 % à 97 %).
Puisque le déficit n’a pas cesser d’augmenter certain pays ont optés pour une politique contradictoire qui est soutenu par certaines  autorités politiques,  administrations nationales ou internationales et économistes:
‘’ La priorité absolue doit être maintenant de réduire les déficits et les dettes publics. Cette réduction doit principalement s’effectuer par la baisse des dépenses publiques car la hausse des impôts serait nuisible aux incitations à travailler, à épargner et à investir. Il faut se donner l’objectif de ramener les dettes publiques en dessous de leurs niveaux d’avant la crise. Sinon, celles-ci pèseront sur l’activité en induisant des taux d’intérêt élevé et une baisse de la consommation ‘’.
Autrement dit il y avait 2 solution face au choc financier de 2008
      La première consiste a Relancer l’économie en augmentant les dépenses publiques. malgré son impacte négatif sur le déficit, Ce choix a été fait par les deux tiers des pays développés
      La deuxième  était de redonner de la force au secteur productif en modérant les dépenses publiques. Ce choix a été fait par un tiers des pays développés
                                                                          
Mais alors, quelle était la solution adaptée??


      A l'exception de la Grèce qui a commis l'erreur de majorer sa pression fiscale
       les cinq pays qui ont réduit leurs dépenses sont tous en croissance.
      Les quatre  pays qui ont majoré leurs dépenses de plus de 5% sont tous en décroissance.
Synthese :
Les pays qui ont répondu à la crise de 2008 en modérant les dépenses publiques pour redonner de la force au secteur productif, s'en sortent bien mieux que ceux qui ont augmenté leurs dépenses, et leur dette par la même occasion.
    Exemple : la France
En 2012, la question de la dette publique est au centre du débat politique dans de nombreux pays développés. En France, il est souvent avancé que la charge de la dette (2,5% du PIB en 2011) constitue le deuxième poste de dépenses de l’État, et que la France vit à crédit depuis 30 ans, les générations actuelles reportant la charge des dépenses publiques sur les générations futures : Il faudrait donc réduire fortement les dépenses publiques, puisqu’il ne serait plus possible d’augmenter les impôts, qui, déjà trop élevés, décourageraient l’investissement et le travail, nuiraient à la compétitivité, et feraient fuir à l’étranger les capitaux et les talents.

CAS DU MAROC

Pour les dépenses publiques Marocaines, elles sont groupées sous Trois titres :

Les dépenses de fonctionnement

      les dépenses de fonctionnement marocaines sont constituées généralement :
Ø  Les dépenses du personnel
Ø  Matériels et dépenses divers
Ø  Les charges communes

Dépenses de fonctionnements entre 2012-2013
Le montant des crédits ouverts au titre des dépenses de fonctionnement s'établit à 199 260 123 000 dirhams contre 187 840 480 000 dirhams pour l'année 2012, soit une augmentation de 6,07 %.

L’évolution des principales composantes des dépenses de fonctionnement en
2013 par rapport 2012 est décrite par le graphique suivant :


Les charges communes sont destinés essentiellement à couvrir les charges de compensation des prix des denrées de base et à financer la contribution patronale de l'Etat à la caisse Marocaine des Retraites.
Le montant  prévus au titre des dépenses d'investissement s'élève à 58,91 milliards de dirhams.
On ajoute a ce montant
Comptes Spéciaux du Trésor :
portent principalement sur le renforcement du réseau routier national, le soutien d'actions relevant des secteurs de l'agriculture, des eaux et forêts, de l'élevage, de l'audio-visuel,,,,,

Collectivités Locales :
Les budgets sont consacrés principalement à la mise en place des infrastructures destinées à améliorer les conditions de vie des populations. Les efforts seront concentrés sur l'extension et le renforcement des réseaux de voirie et d'assainissement, les constructions d'infrastructures culturelles, sportives et de loisirs,.

Evolution des depenses d’investissement

Le volume global des investissements publics s'élève ainsi à 180,30 milliards de dirhams en 2013 contre 188,30 milliards de dirhams pour l'année 2012. une variation de 4,2 %

  III.        Les dépenses relatives à la dette publique


Les crédits inscrits au titre du service de la dette publique comprenant le remboursement du capital et le règlement des intérêts et commissions s'élèvent à  39 269 166 000 dirhams contre 42 743 103 000 dirhams pour l'année 2012, soit une  baisse de 3 473 937 000 dirhams ou 8,12 %.

Structure de la dette au maroc


Les charges de la dette extérieure qui s'élèvent globalement à 8 128 084 000 dirhams, soit une augmentation de 6,62 % par rapport à l'année 2012
Les charges de la dette intérieure qui s'élèvent globalement à 31 141 082 000 dirhams, soit une baisse de 11,33 %,

Le graphique suivant illustre la structure des dépenses du budget général :

SITUATION ACTUEL
la composition des dépenses joue aussi un rôle important dans la promotion de la croissance : un rééquilibrage budgétaire qui réduit les dépenses peu productives à la faveur de l’investissement public s’avère plus durable et a plus de chances de conduire à une accélération de la croissance

Ce qui a amener le nouveau gouvernement d’opter pour une réduction des dépenses publiques, Le porte-parole du gouvernement, a justifié cette décision par :
      la nécessité de soulager d'urgence le déficit budgétaire, qui devrait atteindre selon Nizar Baraka 7,1% du PIB en 2013 (contre 4,8% prévus dans la LF 2013)
      l'amélioration de l'exécution des investissements programmés : sur 100 dirhams d'investissements publics budgétés, seuls 60 à 75 DH sont effectivement dépensés.
L’augmentation sans précédent des dépenses de compensation, à plus de 6% du PIB et la progression de la masse salariale, qui a atteint 11% du PIB.

source des graphiques : rapports annuels du BAM 
le travail a été realisé avec l'aide de : F.MARIEM/I.ASMAA

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